Dans un monde où la magie de la science dépasse souvent notre imagination, une innovation prometteuse émerge du département d’ingénierie tissulaire et de médecine régénérative de l’Université de Würzburg, sous la direction du Dr Sarah Nietzer et du Professeur Associé Dr. Oliver Pullig.
Le projet ENCANTO [1], financé à hauteur de 2,3 millions d’euros, explore une idée qui, bien que n’ayant rien à voir avec le film Disney du même nom, semble tout droit sortie d’un conte de fées : utiliser le cartilage nasal pour régénérer les défauts du cartilage du genou.
L’origine de l’innovation
Le concept repose sur une procédure relativement simple mais profondément innovante. Une petite portion de cartilage est prélevée sur le septum nasal du patient, cultivée sur une matrice de collagène structurale, puis implantée dans le genou endommagé quatre semaines plus tard pour régénérer le cartilage.
Cette méthode a déjà prouvé sa sécurité et son efficacité dans une étude antérieure menée par le Dr Pullig et une équipe internationale, où plus de 100 individus avec des lésions cartilagineuses focales, souvent issues d’accidents, ont été traités avec succès.
ENCANTO : L’espoir pour l’arthrose patellofémorale
Le projet ENCANTO (ENgineered CArtilage from Nose for the Treatment of Osteoarthritis) se distingue en ciblant désormais les patients présentant des défauts cartilagineux plus avancés, offrant ainsi une alternative potentielle à la prothèse pour le traitement de l’arthrose patellofémorale – une forme de dégénérescence du cartilage derrière la rotule et sur l’os de la cuisse.
Un financement européen pour une collaboration transfrontalière
Avec un financement total de 11,3 millions d’euros accordé par le programme européen HORIZON, l’Université de Würzburg reçoit une part significative pour mener à bien le projet ENCANTO en collaboration avec l’Université de Bâle et d’autres centres cliniques à travers l’Europe.
Ce financement permettra la production de 56 implants et le recrutement de 25 patients, marquant une étape cruciale vers l’approbation du produit.
Les défis de la production
La production d’implants de cartilage vivant est une tâche complexe, soumise à des régulations strictes en tant que Produit Médicinal Thérapeutique Avancé.
La culture des cellules cartilagineuses hors du corps humain exige un niveau élevé de précision et de qualité, défis que l’équipe de Würzburg est prête à relever, armée d’une expérience préalable dans le projet BIO-CHIP.
Le processus de création de l’implant
Le processus commence par le prélèvement d’un petit échantillon de tissu cartilagineux du septum nasal, choisi pour sa similitude avec le cartilage du genou et sa capacité à être multiplié efficacement en laboratoire.
Ces cellules sont ensuite cultivées et intégrées dans une matrice de collagène, formant un implant prêt à l’usage après quatre semaines, marquant un tournant potentiel dans le traitement de l’ostéoarthrite.
Vers une révolution thérapeutique
Si les implants se révèlent être une alternative viable aux prothèses, ils pourraient révolutionner le traitement de la dégénérescence du cartilage. Jusqu’à présent, les options thérapeutiques se limitaient à la gestion de la douleur ou au remplacement articulaire artificiel.
Avec plus de 500 millions de personnes affectées par l’arthrite du genou à travers le monde, et avec des taux d’obésité et une espérance de vie en augmentation, l’impact de cette innovation pourrait être monumental.
Conclusion
Le projet ENCANTO incarne l’espoir d’une avancée significative dans le traitement de l’arthrose, une maladie commune mais débilitante. En transformant le cartilage nasal en un remède potentiel pour les genoux endommagés, l’équipe de l’Université de Würzburg ouvre de nouvelles voies vers la régénération tissulaire et le bien-être des patients à travers le monde.
Avec la science comme baguette magique, le futur du traitement de l’arthrose semble prometteur.
Références :
[1] https://www.uni-wuerzburg.de/en/news-and-events/news/detail/news/encanto-study/